Guinee: Ebola, loin d’être vaincu

Article : Guinee: Ebola, loin d’être vaincu
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28 décembre 2014

Guinee: Ebola, loin d’être vaincu

Vue du quartier Kountia CBA
Vue du quartier Kountia CBA

Entre les failles du système de riposte contre ébola et l’incrédulité de certaines personnes , le virus maudit trouve l’occasion de poser ses valises au quartier Kountia CBA. Kountia CBA est l’un des nombreux quatiers populeux de la banlieue Est de Conakry. Ce quartier, jadis mal connu , est depuis cette semaine sous le feu des projecteurs. Son actualité occupe la majeure partie des medias de la place. Pour cause , ce quartier héberge depuis peu , un étranger. Un étranger fort moins enviable. La fièvre hémorragique à virus Ebola. Ce virus qui sème, mort, panique et désolation en Guinée, au Liberia et en Sierra Léone depuis belle lurette semble vouloir élire domicile à kountia CBA avec une allure inquiètante. Allure d’autant plus inquiétante qu’à côté des pésanteurs sociales et de l’analphabétisme des populations, on note que les acteurs qui interviennent dans le processus de lutte contre ébola n’impriment pas toute la rigueur qui s’impose dans ce cas de figure. Beaucoup de faillles sont observées. Tenez! A Kountia CBA, un jeune est mort après avoir aux dires de ses proches dévéloppé quelques signes semblables à quelques symptômes du virus Ebola: Brusque élévation de la température du corps, fatigue, douleurs musculaires et surtout terribles maux de tête. Alertée, la croix rouge arrive sur les lieux avec plusieurs heures de retard. Elle examine le corps, prélève les échantillons , emballe la dépouille dans du plastique avant d’autoriser les popultions de l’enterrer sans attendre le résultats des tests qui , trois jours après ont confirmé que le jeune Souleymane Barry était effectivement mort d’Ebola. Faute de la croix rouge d’autant plus grave, que Kountia CBA va enrégistrer les jours suivants une cascade de malades et de morts d’ébola. Le cas de ce quartier qui se trouve à la limite entre la capitale Conakry et l’arrière pays est malheureusement illustratif de la gestion catastrophique dont la Guinée fait preuve en matière de lutte contre ébola.Malgré la construction de plusieurs centres de traitement et les millions d’euro apportés à la Guinée, on enrégistre chaque jour qui passe de nouveaux cas de morts d’ébola. Tout de même , il faut noter que les manquements de la croix rouge ne sont pas les seules causes de la propagation de la maladie. Cette propagation est aussi liée à des facteurs non moins importants. C’est entre autre : – le non suivi effectif des personnes contacts. C’est à dire des pesonnes ayant été en contact avec un cas d’Ebola dans les 21 jours précédents. Il n’est pas rare d’entendre qu’une personne suspecte a échappé à la vigilance des comités de veille. Ce qui du coup pose d’énormes difficultés dans l’élimination des chaines de contamination. -La négligence de certains medecins, qui dans certains centres de santé ou dans des cliniques de fortune utilisent pour des raisons peut être économiques une seule paire de gants pour plusieurs patients. L’autre facteur de propagation réside dans le non respect des mesures de prévention récommandées par l’OMS et les organismes spécialisés dans la lutte contre ébola. Notamment la coordination nationale de lutte contre Ebola, la Croix Rouge et Médecin Sans Frontière. A Kountia CBA comme partout en Guinée, les gens continuent à se serrer les mains en se saluant parfois dans l’insouciance la plus totale. L’utilisation des désinfectants , de l’eau chlorée et des autres produits conseillés à cet effet n’est pas totalement entrée dans les moeurs des populations. Pire, malgré la confirmation des tests, certaines personnes persitent pour des raisons le plus souvent irrationnelles, à attribuer les causes de ces multiples décès à des esprits maléfiques ou à de mauvais sorts jetés sur les nombreuses victimes du quartier. Illustration plus que parfaite du travail de sensibilisation et de communication qui reste à faire pour éliminer la chaine de contamination et vaincre la maladie. Autant dire que le problème est entier. Le pari pour l’heure n’est pas gagné. Vraissemblablement le terreau est encore bien fertile pour la propagation de la maladie. Raison de plus pour prendre des mesures d’urgence rectificatives .

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Commentaires

Abdoulaye Barry
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Témoignage inquiétant sur une maladie devenue la malédiction de tout un pays. Que Dieu protège les CByakas.

Mamadou Yaya BALDE
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Chronique de la gestion défaillante d'une épidémie aux allures inquiétantes...